Un journal populiste algérien se fait fierté de rapporter ce fait : une étudiante en nikab a été expulsé d’un cours, à l’université d’Oran, faculté des sciences humaines. On y appelle alors à la solidarité avec la victime, aux excuses obligatoires que doit présenter l’enseignant et on proclame son indignation. Etrange époque : voilà que le pays s’effondre sous nos chaussures et certains trouvent que la solidarité urgente est celle que l’on doit exprimer avec une cagoulée. Car c’est cela la réalité : on défend le droit de porter un masque d’horreur, une cagoule, comme un droit confessionnel, presque une identité, une liberté. Allah est devenu un tissu, un gagne-pain pour des courtiers et un refus de l’humanité selon ces malades Si demain, je m’aventure à conduire avec une cagoule en laine noire, à prendre un café avec une cagoule ou à entrer dans une administration avec une cagoule, va-t-on me laisser faire ? Non. Je vais être arrêté au premier barrage policier. Car mon visage est une identité partagée, un lien et un reflet. Porter une cagoule c’est cacher un crime (commis ou en projet) et pas un visage. Pourquoi aujourd’hui va-t-on le défendre ? Idiotie et glissement du pays vers la république talibane. Ceux, celles, qui ont vécu en Afghanistan ou y vivent encore savent que cela a commencé ainsi, pour finir avec le fouet et la lapidation pour les femmes qui refusent ce masque horrible.
Décadence du sens : aujourd’hui on en arrive à défendre ces pathologies comme un droit. Demain on va les payer comme une obligation. C’est la loi du genre. Ce vêtement monstrueux est une négation de l’humain, une maladie, un glissement vers la mort, un uniforme de la fin du monde. Ce n’est pas un droit. Celles qui veulent le porter peuvent aller vivre dans le désert pur si elles le veulent, mais ne doivent pas présenter cet enterrement vestimentaire comme un droit.
La cagoule, qu’on nomme nikab, sert à tout : voler dans les magasins, tricher dans les concours (les profs d’université en savent quelque chose), à cacher des délits, s’offrir l’anonymat du criminel et prétendre aux cieux et au paradis. Il faut l’interdire.
Le visage d’un être humain est son humanité. C’est un lieu de reconnaissance, de rencontre, de lien, de partage. Porter un masque c’est refuser l’humanité mais profiter des routes, facultés, universités, éclairages publics, subventions et efforts du pays.
Cette cagoule n’a pas sa place dans notre pays, ni dans notre histoire.
Et ceux qui aujourd’hui, par peur des soulèvements, par lâcheté devant les agitations et les agitateurs, par soumissions aux radicalismes islamistes, conseillent de ne rien dire aux professeurs, aux employés et aux directeurs, sont juste des lâches. Et ceux qui soutiennent ce nikab sont des idiots. On peut être traître à son pays, ses ancêtres et ses enfants de plusieurs manières. Et l’une d’elle c’est de faire passer cette cagoule pour un droit ou de fermer les yeux sur elle dans les lieux publics.
Alors, à l’époque des lâchetés et des indignités murmurées, rendons hommage à l’enseignant professeur qui a osé expulser cette étudiante qui se trompe d’époque et d’espèce vivante. Osons le soutenir et saluer en lui un homme qui fait barrage à la kaboulisation et à la peur. Et espérons que sa «hiérarchie» ne va pas lui imposer la repentance devant une cagoulée. On peut être lâche, mais on n’a pas le droit de l’imposer aux autres.
In le Quotidien d'Oran du 03/12/2018
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